L’appareillage pour tous, un bénéfice santé et un bénéfice social

Alexandre Durand, audioprothésiste indépendant Sonance Audition à Montpellier et mécène Audition Solidarité, témoigne de sa 1e mission au service des plus démunis à Marseille.

Comment avez-vous entendu parler d’Audition Solidarité ?

Lors de mes études, j’étais vice-président de la Fédération des étudiants en audioprothèse en charge des partenariats. Nous avions collaboré avec Audition Santé pour faire participer les étudiants à leurs missions. J’étais donc déjà très sensibilisé à leur action. Dès que j’ai obtenu mon diplôme et que je me suis installé comme audioprothésiste indépendant au sein du groupement Sonance Audition, je suis devenu mécène. Sans doute le premier à le devenir le jour de son ouverture !

Quelle a été votre première mission ?

C’était il y a trois ans, à Marseille. J’ai rejoint une équipe de terrain composée de trois audioprothésistes avec tout le matériel, d’un médecin ORL et d’un orthophoniste. L’objectif est d’appareiller et de suivre des gens sans couverture sociale. On a affaire à de nombreuses personnes isolées, sans abri fixe, ou à des personnes à très faibles revenus qui n’ont pas les moyens de s’appareiller.

Les personnes nous sont adressées le plus souvent par les bénévoles des associations locales, lorsqu’ils constatent une surdité chez une personne qu’ils assistent. On reçoit aussi des personnes qui ont effectué leurs propres recherches sur Internet ou ont entendu parler de l’opération à la télévision et qui viennent spontanément nous voir, parfois d’assez loin, pour bénéficier d’un appareillage qu’ils ne peuvent pas financer.

Que retenez-vous de cette première expérience solidaire ?

La mission nous plonge dans la réalité. Puisque qu’il n’y a pas d’argent en jeu, seuls comptent le bénéfice santé et le bénéfice social de l’appareillage. Les personnes que l’on rencontre expriment une gratitude sincère même s’il s’agit d’appareils recyclés. C’est une leçon que je garde en mémoire quand j’échange avec mes patients au laboratoire, parfois très exigeants au vu des sommes engagées, même s’ils sont couverts par la sécurité sociale et leur mutuelle.

Comment s’organise le suivi de ces populations qui sont moins fixées ?

Tout repose sur la régularité des missions. Généralement, on laisse aux patients appareillés le nécessaire pour six mois. Il y a donc des gens qu’on revoit de mission en mission, et qu’on accompagne au long cours. Malheureusement, il y a aussi des personnes dont les associations perdent la trace pour diverses raisons. C’est la différence avec les missions à l’étranger, qui s’effectuent dans un cadre pédiatrique, donc au profit d’enfants encadrés par des équipes formées localement.

Vous partez bientôt pour votre première mission à l’étranger. Comment avez-vous été sélectionné pour partir ?

J’ai obtenu ma place en mission en faisant part d’une idée. Lors d’une visite des ateliers de recyclage d’Audition Solidarité à Dax, nous échangions sur la difficulté d’étendre les missions solidaires au niveau local. Or j’étais persuadé qu’en revanche, dans le cadre d’une journée de travail normale, il était possible de ménager un ou deux créneaux pour recevoir à titre gratuit des personnes pour un suivi régulier ou un simple nettoyage. L’idée des rendez-vous solidaires était lancée !

Quelle est la destination de votre prochaine mission ?

Je pars au Vietnam le 3 novembre prochain. C’est l’aventure absolue : une semaine pour appareiller 180 enfants ! Quand je mettrai le pied de l’avion, je fêterai mes six ans comme audioprothésiste indépendant Sonance Audition et comme mécène Audition Solidarité. Un bel anniversaire.